jeudi 15 décembre 2011

Le Climat enfant pauvre de l'austérité



Ci-dessous, un article de Libération pas inintéressant pour ne pas oublier qu’au delà de la crise financière, la crise climatique est toujours présente… :

La conférence de l’ONU sur le climat s’est ouverte hier à Durban (Afrique du Sud), dans l’indifférence de la classe politique française. La maison peut bien brûler, personne ne cherche d’extincteur.

Pourquoi le climat est-il absent de la campagne présidentielle ?

Nos dirigeants ont les yeux rivés sur la crise. Serge Lepeltier, ambassadeur de la France pour le climat, s’en désole : «La crise remplit le spectre médiatique. Les analyses en Europe, aux Etats-Unis ou en France montrent que l’opinion publique est consciente du problème climatique, mais elle préfère qu’on s’occupe du réchauffement après.» Au sein du staff de François Hollande, on reconnaît qu’on fait peut-être une bourde, mais on pense que c’est un sujet qui risque «de ne pas intéresser les Français». Du côté d’Europe Ecologie-les Verts, ce n’est pas le moment… «Durban, ce n’est pas évident, c’est une conférence technique,justifie Yannick Jadot. Après l’échec de Copenhague, c’est compliqué de mobiliser là-dessus.»

Comment faire croire, en période d’austérité, que l’on va se mobiliser pour le climat ?

«La lutte contre les changements climatiques est vue comme une contrainte, pas comme une opportunité»,regrette Serge Lepeltier. Gros travail pédagogique en perspective, y compris auprès de son président-candidat : «Si la température augmente de 5 à 6°C, cela entraînera une baisse de la consommation mondiale, donc du PNB mondial de 5%, voire de 20%.» Certes, mais la transition énergétique implique des changements de comportement, «ce qui nous met tous les lobbys à dos», selon Yannick Jadot. Pour certains, c’est simple, les températures de 2050 ne peuvent s’intégrer dans le temps politique : «Gérer les questions climatiques, c’est demander à nos hommes politiques de prendre des décisions plutôt impopulaires qui auraient des effets bénéfiques après leur mort ou, au mieux, bien après leur mandat. Quel intérêt ?» ironise un député socialiste. Electoralement, aucun. Mais ce n’est pas la question.

Laure Noualhat